Les Douze Heures de la Nuit...

Quand Lester m’a proposé de faire la critique de son recueil de nouvelles, j’ai de suite accepté. Il m’a expliqué les nombreux refus qu’il a reçus de chroniqueurs du net du fait que son ouvrage soit au format numérique, ce que je trouve vraiment navrant… Comme si le format numérique était synonyme de manque de qualité… Bien que malheureusement la littérature numérique ait mauvaise réputation à cause de son accessibilité, je peux vous assurer qu’il se cache au milieu de ce flot de « tout et n’importe quoi » de très bons auteurs, amoureux de la littérature et des mots. Lester fait partie de ceux-là.

En lisant la préface, j’ai compris que j’avais affaire à un ensemble de textes inspirés par ce que nous connaissons tous : les faits divers.

Or, avant de démarrer la lecture, je ne m’attendais pas à découvrir un univers aussi riche et varié. Moi-même étant scribouillarde à mes heures, je m’étais déjà tournée vers ces évènements courants, ou moins courants, de la vie de tous les jours, sans pour autant réussir à en tirer quoi que ce soit.

C’était sans compter sur Lester et sa plume qui m’ont ouvert les portes de mondes fantastiques, parfois violents, parfois presque féeriques. Il a su se servir de nos peurs urbaines et ancestrales, sans pour autant les caricaturer, bien au contraire. Ces intrigues nous portent, le souffle parfois court, sans que nous nous en rendions compte. On dit souvent qu’il faut faire durer le plaisir, mais ici nous nous apercevons que nous n’avons pu faire autrement que de lire l’histoire d’une traite et que nous ne désirons plus qu’une chose : dévorer la suivante.

Au nombre de 12, comme le titre du recueil le suggère, ces textes nous emmènent tous vers des endroits aussi inattendus que familiers, mais en nous apportant une vision tout à fait surprenante de ces décors que nous pensions tous connaître par cœur.

Aussi, au détour d’une forêt rencontrerez-vous peut-être les forces de la nature prêtes à en découdre pour sauvegarder ce que nous ne sommes capables que de détruire, ou bien traverserez-vous les siècles en vous retrouvant pris dans une tempête électrique au milieu du triangle des Bermudes, à moins que vous ne vous retrouviez dans la peau d’une fillette dont le seul être à se préoccuper d’elle n’est autre que son lion en peluche…

À travers un style particulièrement soigné et une lecture fluide, c’est tout cela que Lester nous offre, découvrir des existences et des histoires à première vue banales qui révèlent au final des richesses insoupçonnées, tant et si bien qu’on sort changé de cette lecture.

Une jolie parenthèse enchantée, qui nous rapporte aussi une chose que nous oublions trop souvent : les surprises se cachent souvent où on ne les attend pas…

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